Samedi matin, la Police nationale de Moramanga a intercepté un camion en flagrant délit de transport illicite de produits forestiers interdits. Le véhicule était chargé de sacs de charbon de bois et probablement aussi de pièces de bois de forêt dissimulées dessous. Ce jour, aux alentours de 8 h et demie, le véhicule a quitté le lieudit Andrindra, au PK26 sur la RN44, sans s’être soumis aux mesures en vigueur.
En août dernier, l’administration forestière, en étroite collaboration avec la plateforme Alliance Voahary Gasy (AVG), et les autorités communales ont déjoué le manège d’un réseau de trafiquants local. Plusieurs centaines de pièces de bois précieux et ordinaires ainsi que d’autres produits forestiers illégaux ont alors été découverts. Quatre trafiquants ont été consécutivement traduits devant la justice.
Trois d’entre eux, dont une femme connue pour ses actes et son agressivité, ont bénéficié de liberté provisoire. Le quatrième inculpé, le fils aîné de la dame en question, lui, a été placé sous contrôle judiciaire. L’audience, reportée deux fois, a eu lieu le 15 septembre. Les inculpés ont plaidé non coupable. La décision de justice à leur sujet sera connue le 6 octobre prochain (cf. La Vérité du 18 septembre).
L’administration, de son côté, a imposé une nouvelle mesure. Tous les exploitants forestiers en partance de la Commune rurale de Morarano Gare sont autorisés à procéder au chargement des véhicules transportant leurs marchandises seulement en présence d’agents forestiers pour prévenir les embrouilles. Ils leur délivrent une pièce à présenter au contrôle en cours de route jusqu’à destination à Antananarivo.
Dans la nuit de vendredi, un habitant d’Andrindra a remarqué un fait assimilable à un acte de violation de la mesure. Dès la nuit tombante, des voisins ont discrètement chargé un camion dans l’enceinte de leur propriété privée. L’opération qui a duré des heures entières a pris fin au-delà de minuit. Le lendemain, la cargaison, avant de partir, a encore semblé attendre quelque chose.
Effectivement, un fourgon de couleur blanche en provenance du nord, vraisemblablement d’Alaotra, a passé au chauffeur un bout de papier ressemblant à un bordereau servant de passe-droit. Ceci étant, le camion a démarré et franchi le portail de la propriété privée avant d’entamer son voyage qui s’est estompé près d’une heure plus tard.
Mis au parfum de la manœuvre, le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD), par le biais de l’équipe de la circonscription de l’Environnement et des Forêts de Moramanga, a fait arrêter le camion en route pour la Capitale et dont la propriétaire n’est autre que la dame en liberté provisoire citée plus haut. L’équipe du ministère au niveau local a ouvert l’enquête sur-le-champ.
M.R.